Nous arrivons à Kinshasa dans la soirée. Mon ami qui devait m'y rejoindre m'a attendu un long moment devant la Procure puis, il s'est découragé. Par téléphone, nous prenons rendez-vous pour demain.
Le lendemain, à ma demande, il me conduit dans un restaurant pour y déguster une moambe à laquelle je n'ai cessé de penser durant tout le voyage.
A peine à deux kilomètres de la Procure, nous sommes arrêtés par deux policiers qui nous demandent les papiers de la voiture. Sans être en défaut, si nous voulons récupérer ceux-ci, nous devons payer 50 dollars. Après avoir palabré une vingtaine de minutes, le prix chute à cinq et mon ami règle ce montant (système "D" instauré par les Congolais), afin que nous puissions poursuivre notre route.
Jour suivant, départ pour Bruxelles. Nous ne sommes que trois à rentrer sur six. Arrivée en Belgique, pour moi, la route n'est pas terminée car je dois rejoindre le Grand-Duché de Luxembourg où je vis depuis une vingtaine d'années.
Voilà, une belle aventure s'achève. Les péripéties en ont été multiples. J'ai parcouru un petit bout de cet immense pays. J'ai pénétré tous les aspects de la vie exaltante et pénible à la fois. Je n'ai qu'une envie, y retourner, pour connaître d'autres endroits et partager, à nouveau, des contacts chaleureux avec ce formidable peuple. On ne revient pas "intact" d'une telle expérience.
Ce que je retiens surtout, c'est la capacité d'improviser des Congolais tout en gardant le sens de l'efficacité. Je pense souvent aux paroles de mon chauffeur Joël quant j'ai un petit souci "au Congo, il y a toujours une solution".
Je garde aussi, en mémoire, une phrase d'un indigène "vivre au taux du jour au Congo, c'est vivoter sans savoir comment survivre le lendemain". Expression, paraît-il, utilisée par la population congolaise en comparaison avec la chute vertigineuse du cours de la monnaie nationale, à l'époque le Franc Zaïre.